Femmes de terre - Energies positives !

Durant les deux dernières semaines du mois de Mai, je me suis rendu pour une courte mission au Sénégal. Lors de celle-ci, j'ai pu visiter des aménagements effectués en début d'année, rencontrer des anciens et nouveaux acteurs, conduire des séances de sensibilisation et de formations ainsi que superviser le démarrage d'activités liées à la lutte antiérosive.

Dans ce blog, je désire plus spécifiquement transmettre mes observations de ma rencontre avec trois groupements de femmes du projet "Femmes de Terre", un projet, réalisé en partenariat avec l'APAF Sénégal, qui renforce huit groupes de femmes dans leurs capacités sur le maintien, la restauration et la gestion des ressources naturelles.

Un second blog détaillera prochainement les activités de lutte antiérosive incluant des gabions, cordons pierreux végétalisés ainsi qu'une forte mobilisation communautaire !

Ainsi, j'ai eu le plaisir de rencontrer des femmes qui malgré les conditions difficiles, arrivent à obtenir de beaux résultats dans leurs champs maraîchers et gardent toujours une énergie positive, Sénégal oblige !

Dans le projet "Femmes de Terre", des parcelles d'un hectare sont entretenue et gérée par un groupe d'une quarantaine de femmes. Plusieurs modèles de gestions internes permettent aux femmes d'organiser leur champs (sélection des variétés, entretien et vente des récoltes). Selon l'entente entre les femmes, ce dernier peut être géré en une seule entité ou alors subdivisé en sous-parcelle généralement de 8-10 cultivatrices. Les responsabilités entre les diverses activités sont réparties entre les femmes. Par exemple, la vente des récoltes de tout le groupement est réalisée par seulement quelques femmes permettant au reste de se concentrer sur le maraîchage. Un pourcentage du revenu de vente est conservé dans une cagnotte commune permettant l'entretien des infrastructures communautaires (puits, citernes, clôture, achat de semence), le reste est divisé équitablement entre les membres du groupement.

Contrairement à ce que l'on voit communément dans des champs au Sénégal, ici les légumes cultivés sont variés, salade, hibiscus, piment, aubergine, haricots gombos, pour diversifier les revenus mais aussi se prévenir des conséquences désastreuses que peut avoir une maladie ou des parasites dans un champ en monoculture.

De plus, dans le cadre de ce projet, une strate arborée a été ajoutée à ces jardins maraîchers, celle-ci procure de l'ombre et protège du vent, réduisant de ce fait l'évaporation et améliorant l'efficacité de l'arrosage. A travers une sélection d'essence fixatrices d'azote tels que féviers et acacias, les arbres fertilisent les sols, sans oublier l'enrichissement en matière organique et la couverture du sol par la chute du feuillage. En outre, un arbre favorise l'infiltration de l'eau de pluie et lors de sécheresse, pompe l'eau sous-terraine vers la surface.

Finalement, à l'initiative des agents de terrain, des arbres fruitiers, manguier, citronnier, jujubier et papayer, ont également étés insérer au sein même des parcelles afin de diversifier leurs revenus.

La densité et diversité des plantations augmentent la biodiversité, génèrent un microclimat bénéfique, rendent l'environnement et les populations résilients face aux aléas autant climatiques (inondations, sécheresses, tempêtes), biologiques (maladies, champignons, parasites) qu'économiques (crise de marché, mondialisation, changement de politique agricole).